Soutenance de thèse de Evi BASILE

Ecole Doctorale
COGNITION, LANGAGE, EDUCATION
Spécialité
Sciences de l'information et de la communication
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Communication,Influence,Création,Réception,Détournement du genre,Violences faites aux femmes,
Keywords
Communication,Influence,Creation,Reception,Gender diversion,violence against women,
Titre de thèse
Communication contre les violences faites aux femmes. De la création aux processus de réception des dispositifs de détournement du genre.
Communication combatting violence against women. From creation to reception processes of gender diversion plans.
Date
Vendredi 13 Décembre 2019 à 14:30
Adresse
Ecole de Journalisme et de Communication d'Aix Marseille 21, rue Virgile Marron CS 80071- 13392 Marseille Cedex 05 - Standard : 04 91 24 32 00 2012 - Aix Marseille Université - Tous droits réservés
Salle du Conseil
Jury
Directeur de these Mme Marie-Pierre FOURQUET-COURBET Aix Marseille Université
Rapporteur Mme Marlène COULOMB-GULLY Université de Toulouse 2-Jean Jaurès
Rapporteur Mme Béatrice FLEURY Université de Lorraine
Examinateur M. Denis BENOIT Université Paul Valéry Montpellier 3
Examinateur M. Eric DACHEUX Université de Clermont Auvergne 2

Résumé de la thèse

Notre thèse porte sur la communication contre les violences faites aux femmes, et en particulier sur des dispositifs mobilisant le détournement du genre (DDG). De plus, ces dispositifs intègrent les hommes (dans le champ de la caméra) et les incluent dans le public-cible. Ces violences sont des actes d’hommes en tant qu’hommes qui ciblent les femmes en tant que femmes. Elles relèvent d’un phénomène social d’ampleur et collectif. Elles s’envisagent par le prisme des femmes. Le DDG désigne les perturbations des relations, normes ou représentations socialement construites relevant des femmes et des hommes, du féminin et du masculin. Nous cherchons à mieux comprendre cette notion de DDG. Ces créations de DDG, communicationnelles, artistiques, ou les deux à fois, illustrent pour certains des emprunts réciproques entre champs de l’art et de la mobilisation sociale. Considérant la communication mobilisant le DDG comme forme d’interactions humaines et sociales médiatisées, trois axes de recherche se dessinent : l’étude des formes du DDG à travers ses dispositifs (ses créations) ; l’étude empirique de la création, les processus créatifs et intentions d’influence des concepteur·trice·s (les créatifs) de tels dispositifs ; l’étude empirique de la réception, des processus de réception et d’influence en réception, c’est-à-dire sur des publics constitués de sujets sociaux. Premièrement, une analyse des dispositifs de DDG hétérogènes, permet d’identifier leurs formes multiples qui illustrent l’hypertextualité du genre et des violences (collecte et grille d’analyse systématisées de dispositifs de DDG). Deuxièmement, des entretiens semi-directifs et d’explicitation avec les créatifs permettent l’étude de la création du DDG. Ces derniers assertent la réalité des violences et du genre, ils·elles imitent puis transforment ces réalités sociales, visent à interpeller, faire sentir des affects négatifs et révéler les violences, dans une perspective socio-cognitivo-réflexive, mais aussi à pointer, montrer et renverser sur les auteurs de violence la responsabilité des violences, l’anormalité de leurs comportements. Enfin, troisièmement, nous nous penchons sur la réception du DDG (focus groups et quasi-expérimentation). Les sujets-sociaux relèvent la dimension collective des violences, ressentent l’inconfort psychologique lié à l’hypertextualité et co-construisent des opinions allant de le sens des intentions initiales en création ou expriment des histoires de violences et sexisme vécues ou en tant que témoin. Même si certaines opinions ne vont pas dans le sens des dispositifs de DDG en condamnant la transgression du genre ou des positions féministes contemporaines, nous avons montré que le DDG peut modifier favorablement des attitudes sexistes.

Thesis resume

Our thesis focuses on communication combatting violence against women, and especially on plans mobilizing gender diversion. In addition, these plans integrate men (in the camera range) and include them in the target audience. Violence is men acts as men who target women as women. They are a social and collective phenomenon. These violence are considered via the prism of women. Gender diversion refers to disturbances of socially constructed relationships, norms or representations of women and men, female and male. We seek to a better understanding of the gender diversion concept. These creations of gender diversion, communicational, artistic, or both, illustrate for some reciprocal borrowings between art field and social mobilization. Considering the communication mobilizing gender diversion as a form of human and social interactions, three areas for improvment emerge: the study of gender diversion forms through their plans (their creations); the empirical study of creation, the creative processes and the producers’ intentions of influence with such plans (the creatives) ; the empirical study of the reception, reception processes and influence in reception, namely on publics made up of social subjects. First, an analysis of heterogeneous gender diversion plans, allows to identify their multiple forms that illustrate the gender hypertextuality and violence (systematic collection and analysis grid of gender diversion plans). Secondly, semi-structured and explicitation interviews with creatives allow the study of gender diversion creation. Producers assert the reality of violence and gender, they imitate and then transform these social realities. They aim to challenge, to make feel negative affects and to reveal violences, in a social, cognitive and reflexive perspective, but also to show and to overthrow perpetrators the responsibility of violence, the abnormality of their behavior. Thirdly, we are looking at the gender diversion reception (focus groups and quasi experiment). Social subjects notice the collective dimension of violence. They feel the psychological discomfort linked to hypertextuality. They co-construct opinions up to the direction of the initial intentions in creation or express violence and lived sexism stories or as a witness. Even if some opinions do not support gender diversion plans by condemning the gender transgression or contemporary feminist positions, we have shown that gender diversion can favorably have an influence on sexist attitudes.