Soutenance de thèse de Rémi LAMARQUE

Ecole Doctorale
COGNITION, LANGAGE, EDUCATION
Spécialité
Sciences du langage
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
morphologie,phonologie,productivité,fréquence de type,convergence,japonais,
Keywords
morphology,phonology,productivity,type frequencies,convergence,Japanese,
Titre de thèse
Facteurs influant sur la productivité dans des processus morphophonologiques récents et bien établis
Influences on productivity in recent and well-established morphophonological processes
Date
Vendredi 26 Mars 2021 à 16:00
Adresse
Laboratoire Parole et Langage 5 Avenue Pasteur, 13100 Aix-en-Provence
B011
Jury
Rapporteur Mme Laurence LABRUNE Laboratoire Cognition, Langues, Langage, Ergonomie – Équipe de Recherche en Syntaxe et en Sémantique à Bordeaux / Université Bordeaux Montaigne / CNRS / Institut National des Langues et Civilisations Orientales
Rapporteur M. Andrew WEDEL University of Arizona
Examinateur M. Leonardo LANCIA Laboratoire de Phonétique et Phonologie / Université Sorbonne Nouvelle / CNRS
Examinateur M. Philippe BLACHE Laboratoire Parole et Langage / Aix-Marseille Université / CNRS
Directeur de these M. James SNEED GERMAN Laboratoire Parole et Langage / Aix-Marseille Université

Résumé de la thèse

En morphologie, la fréquence de types des différents patterns dans les formes existantes a une influence considérable sur leur productivité. Cependant, ce facteur s’avère parfois insuffisant pour expliquer la productivité de certains patterns. On peut alors s’interroger sur les autres facteurs jouant un rôle dans la construction des représentations qui guident la productivité morphologique. Cette thèse aborde cette question en explorant des situations linguistiques dans lesquelles l’influence des fréquences de types est limitée par un faible nombre de formes existantes et/ou parce qu’elles entrent en conflit avec les nouveaux inputs que reçoivent les locuteurs lors d’une interaction. Nos résultats montrent que les fréquences de types jouent effectivement un rôle majeur dans la productivité. Néanmoins, il arrive que les locuteurs ne parviennent pas à abstraire un pattern lorsque le nombre de formes existantes est trop faible. Dans cette situation, certains patterns sont sous- ou sur-représentés dans les nouvelles formes, comparé à leur fréquence dans les formes existantes. L’existence de préférences qui ne sont pas motivées par les fréquences de types suggère que les locuteurs ont des biais inhérents pour certains patterns. De plus, les locuteurs sont capables de rapidement converger vers un partenaire d’interaction, même lorsque cela va à l’encontre des tendances observées dans les formes existantes. Ainsi, les locuteurs peuvent graduellement modifier leurs préférences en raison de l’effet cumulé de la convergence morphologique lors de multiples interactions. Par conséquent, la convergence pourrait jouer un rôle important dans l’évolution des patterns morphologiques.

Thesis resume

In morphology, the type frequencies of the different patterns in existing forms has a considerable influence in the way speakers create new forms, i.e., on the productivity of those patterns. However, type frequencies are sometimes insufficient to fully account for the productivity, or lack thereof, of some morphological patterns. This raises the question of which other factors may play a role in the abstraction and updating of the representations that guide morphological productivity. This thesis addresses this question by exploring linguistic situations in which the influence of the type frequencies is limited by a low number of existing forms and/or may conflict with the new input speakers encounter in an interaction. Our results show that the type frequencies indeed play a major role in the way speakers create novel forms. However, speakers sometimes fail to abstract a pattern when the number of existing forms is too low. In this situation, certain patterns are over- or under-represented in novel forms as compared to their type frequencies among existing forms. The presence of preferences which are unmotivated by type frequencies suggests that speakers have inherent biases towards certain patterns. Besides, speakers are able to quickly converge with an interaction partner, even when this goes against the tendencies observed in existing forms. Thus, it follows that speakers can gradually modify their preferences through the accumulated effect of morphological convergence in multiple interactions. Consequently, these findings suggest an important role for convergence in the emergence and evolution of morphological patterns.